Institut de coopération

avec l'Europe Orientale

"Apprendre à se connaître, pour savoir se comprendre"

Site réalisé avec SPIP

Mots-clés

Nouveautés sur le Web

N° 11 Un regard sans haine, mais pas sans mémoire
___Pourquoi tant de mauvais experts ?

lundi 20 mars 2017.

Vote du Brexit (23 juin 2016), élection de Trump (8 novembre 2016), qualification de Fillon pour le second tour des élections primaires « de la droite et du centre » (20 novembre 2016), en moins de six mois, les directeurs de bonne conscience et les experts installés, ont vu leurs « analyses » et leurs savants pronostics massivement contredits par les faits.

Que leurs pronostics soient systématiquement démentis, ne serait en rien surprenant s’ils les avaient établis à la légère, sans avoir longuement étudié leur sujet. Malheureusement, à en croire leurs déclarations, leur fausses prophéties n’ont pas été faites avec désinvolture. Toutes leurs prédictions prétendent être le fruit de longues cogitations. Dès lors comment expliquer leurs récurrentes et grossières erreurs de diagnostic ?

Le mot diagnostic, nous invite à filer une métaphore dans le domaine de la santé. Les erreurs médicales ne font la une des journaux que lorsqu’elles sont dramatiques. Elles sont malheureusement beaucoup plus nombreuses qu’il n’y paraît. Seules sont connues celles ayant de graves conséquences, voire des conséquences mortelles, car en raison de l’incroyable robustesse de la majorité des patients, et des guérisons spontanées, la plupart des erreurs de diagnostic et/ou de prescription restent ignorés des malades et des praticiens qui prétendent savoir les soigner. C’est ainsi que des médecins incompétents, mais de bonne foi, qui croient pouvoir soigner leurs malades, restent toute leur vie incapables de mettre en doute leurs examens et leurs traitement inappropriés, jusqu’au jour où arrive l’accident.

Quel que soit leur domaine de compétence supposée, nombre d’experts sont affectés de carences et de faiblesses diverses et multiples qui altèrent leur jugement.

1° Carence liée à la totale méconnaissance du sujet particulier de l’expertise concernée. Rares sont les experts qui refusent de répondre aux questions qu’on leur posent, même lorsqu’elles concernent des domaines dans lesquels ils se savent intimement et profondément ignorants. Les experts les plus médiatisés, les plus auréolés, succombent facilement à la tentation du : « expert un jour, expert toujours, expert pour un, expert pour deux  ».

2° Carence liée à une connaissance partielle ou superficielle. Cette carence s’apparente à la précédente, mais elle est beaucoup plus néfaste. Car, si il a un fond d’honnêteté et de lucidité, l’expert sollicité pour donner son point de vue sur un domaine sortant de ses compétences s’oblige à une réserve minima, limitant ainsi les dégâts que peuvent avoir des conseils erronés, tandis que, si la question ressort d’un sujet pour lequel il se croit particulièrement qualifié, il se sent autorisé à délivrer un avis tranché et parfois définitif, qui peut conduire à des catastrophes.

3° Carence liée à l’hyperspécialisation et à la méconnaissance de nombreux savoirs fondamentaux .

4° Carence liée à des erreurs de mesure ou à des erreurs de calculs, dues notamment à l’incapacité de plus en plus répandue de poser correctement une simple règle de trois.

5° Carence liée à la confusion entre corrélation et causalité.

6° Carence liée aux préjugés et aux a priori idéologiques.

Cette dernière carence est indéniablement la plus délétère et malheureusement la plus répandue. À cet égard la chute du Mur de Berlin est emblématique des ravages que peut causer la dictature de la pensée unique.

Pratiquement aucun expert ne s’était risqué à évoquer la fin du régime communiste en Union soviétique, parce que pour la plupart d’entre eux, pour des raisons idéologiques, elle était proprement impensable.



SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0